Bien ! L'épilogue vient de tomber : les 134 milliards de dollars saisis il y a presque un an étaient des faux !
Depuis les dernières infos sur la piste russe, huit mois de silence absolu sur cette affaire. Jusqu'à aujourd'hui, où un entrefilet paraît dans la plus grande discrétion pour confirmer "officiellement" qu'une pareille histoire ne pouvait qu'être fausse !
* * *
Les deux japonais et l'intermédiaire italien (celui qui entretenait des contacts avec « plusieurs "gouvernements étrangers" ») finiront donc par être accusés d'avoir tenté d'introduire de la fausse monnaie dans le pays, et on peut parier que les deux japonais qui sont immédiatement rentrés au Japon ne subiront jamais aucun procès et que la position de l'italien sera archivée sans que personne n'en entende plus jamais parler.
Parmi les mille questions et zones d'ombres non éclaircies qui entourent cette histoire, il en reste une qui ne cesse de m'interpeller : quand on parle de fausse monnaie, dans 100% des cas on parle de l'imitation plus ou moins réussie d'une monnaie qui existe bel et bien.
Dans cette affaire, non ! Piqûre de rappel :
..., selon Luigi Grimaldi, le journaliste de Liberazione qui a publié son article hier, en 1998, date d'émission de ces « billets des États-Unis » à l'effigie de Kennedy par le Trésor US et non par la Federal Reserve (qui ne ment donc pas en affirmant qu'elle n'a jamais émis de billets de cette valeur...), « 99% des billets en circulation étaient des billets de la Federal Reserve, et 1% des billets des États-Unis »...
Ces derniers se distinguent des précédents en portant la mention « billet des États-Unis » (United States Note) et en ayant des numéros de série ROUGES (vs. VERTS pour les autres, Federal Reserve Notes) :
Or on voit parfaitement que les numéros de série des billets "Kennedy" sont rouges :
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, des faussaires ont réalisé le faux absolu, en fabriquant des billets d'un milliard de dollars qui n'existent pas, qui n'ont jamais existé !
Pour la FED...
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En conclusion, comme je l'ai déjà dit, vu les implications potentielles d'une telle histoire, j'ai clairement l'impression qu'on nous prend pour des gogos, sur toute la ligne ! Pas vous ?
P.S. Sans compter qu'un an d'enquête impliquant plusieurs polices internationales et les services secrets italiens et américains (voire d'autres : japonais, russes ?) pour arriver à la conclusion qu'il s'agit de "faux" mais sans être capables de dire ni la provenance ni la destination, qui plus est pour de la FAUSSE fausse monnaie, ça laisse rêveur...
Je ferais peut-être mieux d'intituler ce billet "les apprentis sorciers". Voire "les sorciers" tout court.
Le problème des déchets toxiques en tous genres est un problème énorme tant pour les populations que pour l'environnement, jamais résolu et, par conséquent, dissimulé aux opinions publiques, tous pays confondus.
Le problème des déchets nucléaires est pire encore, puisque d'ores et déjà l'avenir des 6 000 prochaines générations est engagé par nos apprentis sorciers de décideurs et de scientifiques, qui ont fait le pari du nucléaire civil il y a plus d'un demi-siècle en pensant être capables de résoudre la question "déchets", aujourd'hui encore ni résolue ni véritablement prise en charge.
Or dans une démocratie, les grandes questions qui engagent l'avenir des sociétés civiles devraient être traitées en toute transparence. En fait, c'est tout le contraire qui se passe : opinions publiques manipulées, désinformées, propagandées ! (osons le néologisme...)
Dans ce contexte, certains endroits du monde ont été transformés en poubelles de nos opulentes démocraties, et la mère de toutes les poubelles est l'Afrique. Aux mains complices et coupables d'un cartel "invisible" formé de gouvernements occidentaux, de grandes entreprises, de mafias, de "chefs d'états" corrompus (autant les chefs que les états), etc.
L'Italie joue un rôle prépondérant au cœur de ce système.
Qui a innové en la matière, en imaginant un troc d'un nouveau genre : déchets nucléaires contre armes, tu me fais enfouir mes déchets, je te paie en cargaisons d'armes de guerre, et on encaisse sur tous les tableaux.
Idem avec les bateaux sabordés : on prend l'argent des entreprises qui "traitent" leurs déchets, on saborde nos poubelles flottantes, et en plus on encaisse les primes d'assurances...
Tout le monde il est content, sauf peut-être les 99,99% de terriens qui ont subi, subissent et subiront les conséquences de ce terrorisme impuni dont personne ne parle, couvert par ceux-là mêmes - nos gouvernants - chargés de l'empêcher, de le réprimer, et surtout de faire la lumière sur tout cette ombre qui obscurcit nos démocraties...
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Jusque dans les années 80-90, les déchets nucléaires étaient "traités" en les passant par dessus bord...
De manière générale, les pays nucléarisés ont déposé leurs déchets radioactifs dans la mer jusqu'en 1983. Officiellement, au moins 95 000 tonnes ont été immergées, notamment lors de campagnes menées sous le contrôle de l'Agence pour l'énergie nucléaire de l'OCDE. Si de nombreuses immersions ont été réalisées à faible profondeur et près des côtes (Manche, golfe de Gascogne, mer du Japon, mer de Kara...), la plupart étaient faites dans des fosses de 4000 mètres de profondeur. Après un moratoire de 10 ans, ces pratiques sont désormais interdites, quoique encore pratiquées(*).
En faisant ce renvoi :
(*) Notamment par la Russie, cf. reportage Naufrages en eaux troubles, Thalassa, France 3, 1998. Autre exemple : le site de l'entreprise Oceanic Disposal Management propose des immersions de déchets.
Oceanic Disposal Management, ODM en abrégé, est la société de Giorgio Comerio.
À la Commission parlementaire d'enquête sur le phénomène du crime organisé et des mafias :
5) la Commission entend-elle approfondir et vérifier à l'échelle nationale et internationale quel est le rôle des mafias dans la gestion du trafic illicite en mer des déchets dangereux et radioactifs, et des connexions avec les trafics d'armes ? ;
6) la Commission entend-elle demander au Ministre de l'Intérieur s'il estime opportun d'intervenir pour démanteler le réseau illégal qui se cache derrière le sigle ODM ? ;
7) la Commission entend-elle demander au Ministre de l'Intérieur ou au Ministre des Affaires étrangères, s'il est enregistré en dehors du territoire national, d'obscurcir le site ODM encore en activité (www.tinet.ch/odm01/start-2.html, apparemment enregistré à l'adresse via Landriani 7 - 6900 Lugano - Suisse) ?
Au Comité parlementaire pour les services de renseignement, de sécurité et pour le secret d'état
8) le Comité entend-il vérifier si Giorgio Comerio a fait l'objet d'enquêtes spécifiques de la part des services de sécurité, et en particulier du SISMI, ou si lesdits services, chose qui semble résulter de différents témoignages rendus aux Juges calabrais, ont déjà enquêté sur l'enlisement du navire « Rosso » ?
Le site n'est plus en ligne depuis 2006, même si on en trouve encore trace sur Archive.org.
L'enfouissement des ogives pénétrantes au dessous des couches d'argile stable: une technologie de millions de dollars développée dans son début par la C.E. vous attend.
Sans risques pour les gens des alentours et sans frais d'entretien VOUS avez la grande opportunité de réaliser le projet de l'enfouissement des déchets radio-actifs avec les partenaires de l'O.D.M.
L'activité est sûre, elle sera réalisée par les ogives pénétrantes de longue durée MK 48, développées par l'O.D.M. et capables de garder les déchets radio-actifs par milliers d'années sans risques pour l'humanité.
Il y a déjà un certain nombre de Clients qui attendent de signer un contrat d'enfouissement avec l'O.D.M. Inc. sans limite de prix...
La première phrase est particulièrement importante car c'est sur le "beneath seabed" que se joue toute la stratégie, extrêmement subtile, de Comerio.
Qui fait valoir que la législation internationale en vigueur, qui se distingue plus par ses vides et ses flous artistiques que par sa clairvoyance en matière de déchets nucléaires et toxiques, interdit uniquement le rejet de ce type de déchets "en mer". Et non pas "en-dessous de la mer"...
L'autre point important est celui qui évoque la "technologie de millions de dollars" initialement développée avec les subventions de la Communauté européenne. Ce qui est parfaitement exact.
Un rapport sur la gestion des déchets nucléaires à haute activité déposé en 1990 au Sénat, Rapporteur M. Christian Bataille pour l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, mentionne très clairement cette technologie. Il vaut la peine de relater ici toute la section C (pages 32 à 34) :
L'ENFOUISSEMENT DANS LES SÉDIMENTS MARINS
C'est certainement dans les fonds des océans que se trouvent quelques-unes des formations géologiques les plus stables. D'où l'idée d'y enfouir les déchets vitrifiés contenant les éléments à vie longue.
De 1946 à 1962, un grand nombre de colis de déchets à faible activité ont été immergés dans l'Atlantique et dans le Pacifique. Compte-tenu des faibles quantités de radioactivité contenues dans ces déchets, on pouvait espérer que la remontée des radionucléides à la surface serait négligeable et n'aurait pas de conséquences néfastes pour les animaux marins et pour les populations côtières.
La Convention de Londres sur l'immersion des déchets de 1975 a réglementé très sévèrement ces pratiques et a en particulier interdit l'immersion des déchets à haute activité.
D'importantes recherches sont cependant toujours poursuivies dans ce domaine. en particulier dans le cadre du programme PAGIS, programme de recherche sur la gestion des déchets nucléaires de la Communauté Européenne :
« Deux techniques ont été étudiées pour la mise en place des déchets vitrifiés producteurs de chaleur. La première est l'application de la technique de forage en haute mer comme celle utilisée par les bateaux de forage Glomar Challenger et Joides Resolution au cours des quinze dernières années dans des eaux profondes jusqu'à 7000 m.
À ces profondeurs, un forage a été entrepris long de plus de 1 000 m dans les formations sédimentaires sous-jacentes avec la possibilité de réutiliser le forage.
La seconde technique consiste à plonger en chute libre un pénétrateur. Il s'agit d'un engin en forme de torpille qui traverse la colonne d'eau et s'enfouit profondément dans les sédiments sous-marins.
Des tests ont montré que des pénétrateurs de moins de trois tonnes pouvaient entrer dans les sédiments à plus de 200 km/h jusqu’à des profondeurs supérieures à 50 m.
Les études de modélisation ont montré qu’à ces vitesses élevées, la structure sédimentaire s’effondrera à cause de la succion et remplira la zone d’impact derrière le pénétrateur.
Des expériences in situ ont révélé que le trou d'impact se referme après le passage du pénétrateur.
Les résultats des études relatives aux deux techniques indiquent qu'elles rentrent dans les possibilités de l'ingénierie moderne. Les estimations indiquent des coûts comparables à ceux des options terrestres ».
Malgré les graves problèmes socio-politiques que ne manquerait pas de poser l’immersion des déchets à haute activité, en particulier avec les pays qui n'utilisent pas l'énergie nucléaire, cette solution garde un grand nombre de partisans notamment dans les organisations internationales.
Votre Rapporteur, bien qu'estimant personnellement cette solution politiquement irréaliste, se doit de signaler que de nombreux experts, français et étrangers, considèrent toujours que le stockage des déchets à haute activité dans les sédiments marins peut constituer une alternative possible à l'enfouissement dans les couches géologiques.
Ces "torpilles pénétrantes" sont décrites ici. Voici également un petit clip de leur mise à l'eau pour des tests, images saisies chez Comerio en 1995. Même s'il faut préciser qu'à l'époque, ces tests étaient tout à fait légaux, effectués dans le cadre du projet DODOS (Deep Ocean Data Operating), initialement financé par les américains et les japonais et réalisé durant la décennie 1977-1988 en collaboration avec le Centre Commun de Recherche (JRC) de la Communauté européenne, avec la participation conjointe des canadiens, australiens, italiens, belges, anglais, suédois, allemands, hollandais, suisses et ... français. Comme le montre ce film, tourné sur le Marion Dufresne :
Or aujourd'hui, Gianni Lannes affirme en avoir trouvé 3 et détenir les preuves de ce qu'il avance. Cela est particulièrement important puisque jusqu'en 2004, Comerio affirmait dans une interview n'avoir jamais finalisé aucun contrat pour l'enfouissement de déchets dangereux dans les fonds marins. Donc si Lannes détient les preuves de la présence de pénétrateurs, cela signifie que soit Comerio a menti, soit il a signé des contrats après 2004...
Du reste le fait que le "dumping" soit interdit par les Conventions de Londres, de Bamako et de Bâle ne signifie absolument rien, puisque ces Conventions internationales n'engagent, éventuellement, que leurs signataires. La plus récente, celle de Bâle, n'est même pas ratifiée aujourd'hui encore !
Par conséquent un certain nombre de nations se retiennent libres d'enfouir ce qu'elles veulent sous leur sol et dans leurs eaux territoriales...
Autre problème, si ces torpilles contiennent vraiment des déchets radioactifs, c'est que cette filière n'est gérée que par des états et des gouvernements, en aucun cas par des privés...
Par ailleurs, si ces torpilles sont plantées dans le fond de la mer, c'est qu'il a fallu les y envoyer, et disposer par conséquent d'un bateau équipé pour. En son temps, Giorgio Comerio avait négocié (sans finaliser) avec l'armateur Ignazio Messina l'achat d'un navire, le Jolly Rosso, qui a fini ses jours échoué sur une plage italienne, fortement suspecté d'être un de ces navires poubelles qui empoisonnent la Méditerranée (plus de 200 selon Gianni Lannes, qui continue de subir des attentats) ! Le voici en images et en musique, je vous conseille de regarder, c'est très émouvant :
La suite des aventures de Giorgio Comerio au prochain épisode...
P.S. Dans les questions écrites E-3320/97 et E-3234/97 posées à la Commission européenne le 20 octobre 1997, les parlementaires Alexandros Alavanos (GUE/NGL) et Nikitas Kaklamanis (UPE) demandaient respectivement :
I. Objet : Transit illicite et rejet de résidus nucléaires
Selon Greenpeace, une partie du transit et du stockage des résidus toxiques et nucléaires serait désormais aux mains de circuits illégaux. (...) Dans le dossier qu’elle a remis à la presse, Greenpeace cite la société internationale Oceanic Disposal Management (ODM) établie à Lugano, succursale du réseau «The Network», qui procède à des transits illégaux à partir de bureaux en Allemagne, en Autriche, en France, en Italie, en Russie, en Grande-Bretagne et en Suisse.
La Commission pourrait-elle indiquer:
si elle peut fournir des données qui rendent compte de l’ampleur de ce problème,
quelles mesures elle compte prendre pour localiser les circuits illégaux précités?
II. Objet : Navires chargés de déchets nucléaires coulés en Méditerranée
Selon un dossier publié à Rome par l’organisation écologique Greenpeace, le transport et le stockage des déchets toxiques et nucléaires sont passés aux mains de la Mafia.
Le «coordinateur» des opérations est une société internationale, basée à Lugano, en Suisse, et dénommée Oceanic Disposal Management, qui se charge de «stocker» des déchets provenant de nombreux pays, membres ou non de l’Union européenne, en coulant des navires dans la Méditerranée.
On notera que cette société a pour clients - rien qu’en Italie - 25 entreprises, qui produisent 3 000 tonnes de déchets par jour, et que douze navires chargés de déchets ont déjà été coulés non loin des côtes méditerranéennes de l’Union.
La Commission pourrait-elle faire part de sa position officielle quant à ces révélations et préciser comment elle compte réagir en toute urgence, avant que la Méditerranée ne se transforme en cimetière ?
Réponse commune donnée le 4 décembre 1997 par Mme Bjerregaard au nom de la Commission :
La Commission n’a pas eu connaissance des informations publiées par Greenpeace selon lesquelles la charge du transport et du traitement des déchets toxiques et nucléaires serait tombée aux mains de la Mafia. En fait, la Commission n’a pas de compétences en matière pénale. Elle n’est donc pas à même de fournir des informations sur l’ampleur du problème, mais les informations communiquées par les Honorables Parlementaires l’amènent à formuler les observations suivantes :
- La convention pour la protection de la mer Méditerranée contre la pollution (convention de Barcelone) et son protocole pour la prévention de la pollution de la mer Méditerranée par les opérations d’immersion effectuées par les navires et aéronefs sont entrés en vigueur le 15 avril 1978 pour la Communauté. L’article 4 du protocole interdit l’immersion en Méditerranée de déchets et matières radioactifs, ainsi que d’un large éventail d’autres catégories de déchets dangereux figurant à l’annexe I. L’immersion de déchets d’autres catégories dans la mer Méditerranée n’est pas interdite en tant que telle, mais est subordonnée à la délivrance d’un permis par les autorités compétentes, qu’il s’agisse d’un permis spécifique (pour les catégories énumérées à l’annexe II) ou d’un permis général.
- En outre, en ce qui concerne les déchets dangereux, l’article 2, paragraphe 1, de la directive 91/689/CEE relative aux déchets dangereux (1) dispose que les États membres prennent les mesures nécessaires pour exiger que, sur chaque site de déversement (décharge) de déchets dangereux, ces déchets soient inventoriés et identifiés.
- La société que Greenpeace tient pour responsable de l’immersion de navires en Méditerranée est basée à Lugano, en Suisse. La Suisse n’est pas partie à l’Accord sur l’Espace économique européen et n’est donc pas tenue d’appliquer la législation communautaire. Cependant, il apparaît que cette société possède également des bureaux dans plusieurs États membres. Quoi qu’il en soit, toute opération d’élimination telle que l’immersion de déchets en mer, effectuée dans une zone qui relève de la juridiction d’un État membre, doit faire l’objet d’un permis conformément aux dispositions de la directive 75/442/CEE relative aux déchets (2).
- Quant aux mouvements transfrontières de déchets dangereux, ils sont réglementés par le règlement (CEE) no 259/93 du Conseil concernant la surveillance et le contrôle des transferts de déchets à l’entrée et à la sortie de la Communauté européenne (3) ou par la directive 92/3/Euratom du Conseil relative à la surveillance et au contrôle des transferts de déchets radioactifs entre États membres ainsi qu’à l’entrée et à la sortie de la Communauté (4) (dans le cas de déchets radioactifs). En application de l’article 14 du règlement 259/93, les exportations de déchets dangereux destinés à être éliminés hors de la Communauté sont interdites, sauf celles effectuées vers des pays de l’AELE.
(…)
- Enfin, conformément à la directive 93/75/CEE, qui fixe les obligations en matière de notification qui incombent aux navires transportant des marchandises dangereuses ou polluantes, y compris les substances radioactives, l’exploitant d’un navire sortant d’un port d’un État membre a l’obligation de notifier aux autorités compétentes dudit État membre des informations détaillées sur le navire et sa cargaison. Les États membres doivent adopter les dispositions législatives ou administratives nécessaires pour assurer le respect de cette exigence.
Dans ce contexte, il est difficile pour la Commission de déterminer la réalité des actes illégaux cités et d’identifier les organisations liées au sabordage de navires chargés de déchets en Méditerranée. Toutefois, la Commission s’adressera en premier lieu aux autorités suisses et italiennes pour leur demander leur avis et si possible de plus amples informations sur cette grave question.
En clair, dès 1997, la Commission répondait à ces questions écrites en assurant qu'elle allait interpeller les autorités suisses et italiennes ?
Face à des tonnes de documents et de circonstances qui s'accumulent comme une montagne de déchets, face à des dizaines d'assassinats et de disparitions qui restent indéfiniment sans coupables, le tout à charge des différents gouvernements italiens qui se succèdent et se ressemblent dans le pire, droite et gauche confondues...
La mer Méditerranée est une mer très fréquentée. Elle supporte 30% du commerce maritime mondial dont 22% du trafic pétrolier mondial. Plus de 2 000 navires sont en permanence à la mer avec, parmi eux, 200 à 300 pétroliers pour un total annuel moyen de l'ordre de 220.000 navires navigant en Méditerranée.
Il faut dire que les premières demandes d'éclaircissement adressées par le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, à la ministre italienne de l'Environnement, Stefania Prestigiacomo, sont sans réponse depuis plus de six mois...
Donc, pour bien comprendre de quoi l'on parle, permettez-moi de cadrer le tableau : la mer Méditerranée.
Et plus précisément la mer Tyrrhénienne en Méditerranée occidentale, et les mers Adriatique et Ionienne en Méditerranée orientale. Là où ont été sabordés depuis une trentaine d'années quantité de navires bourrés de chargements toxiques en tous genres, essentiellement produits chimiques dangereux et radioactifs.
Car même si les autorités italiennes s'empressent aujourd'hui de répondre, par la voix de Gaetano Pecorella et Pietro Grasso (respectivement Président de la Commission d'enquête parlementaire sur les activités illégales liées au cycle des déchets et Procureur national anti-mafia), que les infos qui circulent à ce propos sont "fausses et tendancieuses", leur principal accusateur dans cette affaire, le journaliste Gianni Lannes, en remet une couche :
Les bateaux qui gisent par le fond et dont nous avons des preuves sont à peu près 200, mais nous avons aussi trouvé non pas des dizaines ni des centaines, mais des milliers de conteneurs, trois torpilles pénétrantes, etc.
Un premier repérage est disponible sur ce site, avec les coordonnées de 74 épaves :
Mais j'ai personnellement pu rassembler des informations sur plus de 120 bateaux, donc lorsque Gianni Lannes nous dit qu'il a des preuves sur 80 sabordages supplémentaires d'épaves empoisonnées qui transforment la Méditerranée en poubelle, je le crois sur parole...
D'autant plus que l'état italien a perdu toute crédibilité sur ces questions, tellement sont nombreuses les collusions, les incohérences, les fausses pistes, etc. Nous venons d'en avoir la preuve avec l'histoire du Cunski (j'ignore pourquoi il est devenu Cunsky en français), dont la fin fut racontée par un repenti de la 'ndrangheta, Francesco Fonti.
Il y a plus de dix ans déjà, l'Amiral Branciforte, chef des services secrets militaires de l'époque, assurait au parlement italien que les épaves avérées étaient 55...
Or les innombrables contradictions gouvernementales et les non-dits "officiels", pas uniquement sur le Cunski (selon Francesco Neri, procureur de la République en première ligne dans ces dossiers, dès 1996 furent opposés aux enquêteurs le secret militaire et le secret de l'OTAN...), mais sur toutes ces affaires de pollutions graves en mer et sur terre, loin d'infirmer, confirment que l'écomafia (qui représente environ 12% du bilan cumulé des mafias italiennes, soit un C.A. sectorialisé de 16 milliards d'euros), n'existe que grâce aux complicités des politiques, des services secrets et des grandes entreprises (et pas seulement en Italie, dont la compétence juridique s'arrête au-delà des 12 milles marins)...
Qui n'ont jamais résolu l'immense problème - planétaire - des millions de tonnes de déchets extrêmement dangereux pour la santé publique et l'environnement, et dont la seule politique avérée est celle de l'autruche : "mettre la tête dans le sable pour ne rien savoir", telle est notre devise !
Ou mieux, la politique des trois singes : ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire...
L'histoire de Giorgio Comerio et de l'ODM, ou tout du moins ce que l'on en sait, illustre fort bien cet adage. Laissez-moi vous la conter ... au prochain épisode.