dimanche 13 septembre 2009

Italie à la dérive...


« Dans une démocratie normalement constituée, Silvio Berlusconi aurait été contraint à la démission. », affirmait récemment Jean-Marie Colombani.



Disons plutôt que dans « une démocratie normalement constituée », Silvio Berlusconi serait en prison et on aurait jeté la clé.



L'Italie n'est pas un pays à la dérive, c'est un pays gangrené jusqu'à la moëlle, des pieds à la tête, et comme les poissons, pour reprendre un dicton d'ici, elle commence à puer par la tête.



Ceci étant, dans le déclin irrémédiable, politique et humain, qui l'emporte lentement mais sûrement en dépit de l'emprise farouche sur le pouvoir qu'il continue d'exercer, Berlusconi n'arrête pas de surprendre.



Dans une conférence de presse surréaliste aux côtés de Zapatero, le meilleur chef d'état italien depuis 150 ans est revenu sur les soit-disant délits de Patrizia D'Addario, qui pourraient lui coûter 18 ans de prison...



Or l'un de ces "délits" concerne ses accusations, qualifiées d' "ordurières" par Berlusconi, et notamment le témoignage sur les véritables motifs pour lesquels Berlusconi n'a pas participé à la réception organisée le 4 novembre par la fondation Italia USA pour fêter la victoire historique de Barack Obama, alors qu'il était attendu pour sa "nuit américaine"...



Il avait mieux à faire avec ses trois invitées, ce qu'il dément formellement, faute de preuves...



Mais voilà qu'un mois et demi plus tard, Berlusconi a dû renoncer à certaines obligations institutionnelles à cause d'un autre empêchement de nature "physique". En effet, le 17 décembre, Berlusconi souffrait d'une déchirure musculaire que l'intervention de son kiné n'a pas suffi à soigner, au point qu'il n'a pu se rendre au palais présidentiel (le Quirinale) pour les traditionnels échanges de vœux entre le président du Conseil des Ministres et le président de la République italienne.



Un empêchement annoncé officiellement :





Une version officielle légèrement contredite par les "révélations" de Gianpaolo Tarantini, le fournisseur d'une trentaine d' «accompagnatrices» présentées à Silvio Berlusconi (qui vient juste d'être interpellé à l'aéroport de Bari comme dealer pour trafic de drogue...), si charitable qu'il les rétribuaient 1000 euros par nuit à l'insu de l'utilisateur final pour d' "éventuelles" prestations sexuelles...



Un peu comme aller aux putes quand c'est le maquereau qui paye, puisqu'on parle poissons...



Le jeune bienfaiteur, aujourd'hui inculpé pour «incitation à la prostitution, corruption et trafic de cocaïne», a déclaré ce qui suit durant l'un des interrogatoires :
Le 17 décembre, j'ai accompagné au Palais Grazioli (résidence de Berlusconi) Linda Santaguida et Camilla Cordeiro Charao, en payant uniquement cette dernière pour qu'elle reste avec le président...
Le 17 décembre, tiens donc. Le même jour que celui de la déchirure ! C'est ainsi qu'on apprend qu'il ne s'agissait pas d'un kiné mais d'une kiné, et à voir la tête de la kiné, beaucoup aimeraient avoir des déchirures plus souvent... (commentaire typiquement masculin, je vous l'accorde :)



Selon l'Espresso, entre août 2008 et janvier 2009, Silvio aurait organisé une fête tous les trois jours et sauté (entre autres...) les travaux d'ouverture de la 63ème Assemblée générale des Nations Unies.



Par contre Sarko y était en compagnie de Mesdames et Messieurs les représentants de tous les peuples du monde, et c'est aussi à ce genre de comportement qu'on voit les priorités des chefs d'État ! Je le dis sans ironie aucune.



Malgré ça, l'iceberg Berlusconi continue d'enregistrer la satisfaction de 6 italiens sur 10, c'est vraiment à vous faire désespérer de l'humanité !



Umberto Eco a bien raison lorsqu'il dit, par analogie avec le fascisme :
Faudra-t-il attendre que Berlusconi fasse mourir un million d'italiens avant que les gens ne cessent de l'appuyer ?


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P.S. Si Patrizia D'Addario est passible de 18 ans de prison à cause de ses "délits", proportionnellement Berlusconi devrait en prendre pour 18 siècles, au bas mot...



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1 commentaire:

  1. Le culot avec lequel Berlusconi décale les problèmes en les faisant passer pour de simples affaires de moeurs (sans voir que les moeurs sont ici indémellables de la politique et des affaires de maffia) est incroyable. Les italiens semblent marcher, c'est triste. Élire président un type qui est lié à Gladio ou la loge P2 !?!

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