mardi 31 mars 2009

Italie : origines du nouveau parti de Silvio Berlusconi


Ce qui se passe en Italie ces jours-ci est totalement incroyable. Il faut que je me pince plusieurs fois par jour pour bien vérifier que je suis éveillé et que ce n'est pas un cauchemar (vous aurez d'ailleurs remarqué que je n'écris plus, mais c'est en partie parce que je me suis transféré sur mon blog italien, n'ayant plus trop le cœur à parler du Web en ce moment)...



Mais si ! Je suis éveillé, et c'est un cauchemar. On a assisté pendant 3 jours, du 27 au 29 mars, à la consécration du culte de la personnalité, du révisionnisme, du négationnisme, même, non pas du nazisme, mais de la montée en puissance des pouvoirs occultes qui gouvernent aujourd'hui l'Italie, à proprement parler, dans un mélange maudit de mafias, de loges maçonniques dévoyées, d'extrémismes noirs, de corrompus en tous genres.



Je voudrais juste vous proposer l'intervention hebdomadaire de Marco Travaglio, qui revisite la création de Forza Italia, premier parti-secte de Berlusconi, qui compte parmi ses pères fondateurs un fuyard mort en exil pour échapper aux prisons de son pays, Bettino Craxi, et Marcello Dell'Utri, éminence grise de Berlusconi, condamné en première instance à 9 ans de prison à l'issue d'un jugement qui a duré plus de 7 ans, et c'est pas fini... (près de 1800 pages, témoignant de plus de 900 épisodes où Dell'Utri est pris en train de magouiller avec des mafieux...) :



sentenza dellutri sentenza dellutri cicciofrigo sentenza dellutri



Or c'est bien Marcello Dell'Utri qui est à l'origine de Forza Italia (il est encore sénateur à l'heure où j'écris), dans le cadre du très secret "projet Botticelli", fort des conseils éclairés de Vittorio Mangano, un chef mafieux défini un héros par les compères Berlusconi & Dell'Utri (alors même qu'ils s'acharnent à délégitimer tous les gens courageux qui combattent VRAIMENT la mafia), choses désormais parfaitement documentées...



Je ne sais vraiment pas si Charles Pasqua a de quoi être fier d'avoir participé à ce "magnifique désastre" :
Ainsi fut lancé le projet de constitution d'un parti berlusconiste-avec l'aide secrète de deux conseillers spécialement dépêchés en Italie, William Abitbol et Jean-Jacques Guillet. L'opération prit corps en février 1994 : « Forza Italia était né, je pouvais en revendiquer une part de paternité », jubile-t-il.
Mais écoutons Travaglio, qui parle bien mieux que moi de l'origine du parti-entreprise !







Vu que son texte est plutôt long (4200 mots) et que je n'ai pas le temps de me mettre à traduire, je vous renvoie sur ce lien, qui donne en français une bonne idée de l'établissement de connexions entre Forza Italia, le parti de Berlusconi, et la mafia.



Quant au discours de Travaglio, la matière est d'autant plus complexe qu'elle suppose une connaissance de l'histoire d'Italie ces 20 dernières années, et même le texte traduit peut rester obscur pour un lecteur non averti ignorant les références historiques.



Donc si vous voulez comprendre les partis italiens et le fonctionnement de l'état, je vous recommande de lire ce document, en français. Cet autre est également intéressant.



Il n'en reste pas moins que tout cela est d'une extrême gravité, que l'histoire de la fondation de ce "parti" est totalement hallucinante, et que l'ensemble s'inscrit parfaitement dans la partie immergée de l'iceberg Silvio Berlusconi (à laquelle je travaille mais je n'ai pas beaucoup de temps en ce moment).



À ce propos je vous signale que demain, 1er avril, devrait sortir le film Dirty Money, l'infiltré, tiré du livre de Fausto Cattaneo, paru chez Plon en 2001 et intitulé « Comment j'ai infiltré les cartels de la drogue ».



J'ignore ce que vaut le film ou le livre, mais en tout cas cette interview en 4 parties nous apprend des choses ... intéressantes !







Où il est bien évidemment question de Berlusconi, encore et toujours. Et ça n'a rien d'un poisson d'avril...





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P.S. Je sais bien que les vidéos sont en italien, mais dites-vous bien que pour traduire tout ce qui se rapporte à Berlusconi et que les français ne savent pas, ou peu, il me faudrait au moins un an de travail à plein rythme. Donc, comme dit Szarah, si un éditeur passe par là...



Tiens, pour me faire pardonner, en voilà une en français, on y voit un des représentants de la Ligue du nord, parti de l'actuelle coalition au pouvoir, la drôle de coalition (fourre-tout conviendrait mieux)...







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3 commentaires:

  1. L'ultimo video, ovviamente, riguarda anche la Francia, sebbene la formazione identitaria di estrema destra, Nissa Rebela, sia un movimento marginale. Tuttavia occorre rilevare come si stia instaurando una sorta di Internazionale identitaria, in tutta Europa, che, ahimé, proprio nella Lega Nord vede un esempio ed un modello da seguire.

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  2. Daniele,

    Chiaramente, non è solo l'ultimo video che riguarda la Francia - e l'Europa (e il mondo) -, ma la situazione politico-sociale complessiva dell'Italia.
    In un recente intervento, Sonia Alfano diceva che bisogna portare queste cose fuori delle frontiere italiane, ed è quello che tento - e tenterò - di fare su questo blog.
    Grazie del tuo intervento.

    Jean-Marie

    P.S. Pour mon lectorat francophone, Daniele disait qu'on observe une lame de fond européenne un peu fachoïde (une Internationale identitaire comme il l'appelle), qui voit en la Ligue du Nord un exemple à suivre.
    Personnellement, je vois quelques parallèles entre la France de Sarko et l'Italie de Berlusconi, même si le Berlon a quand même plusieurs longueurs d'avance.
    Et de loin. A ce propos, je conseille à qui me lit de consulter ce billet de Pascal Pratz, qui donne selon moi une excellente idée de la situation aussi en France...

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  3. Bravo à Jean-Marie pour l'article, il est vraiment de qualité.
    Cette video (la dernière) je la connaissais (malheureusement), et elle m'a profondément choqué.
    Sur le site de la repubblica, j'ai trouvé une émission sur le même thème particulièrement intéréssante, mais surtout effrayante : http://tv.repubblica.it/copertina/fuori-dalle-fogne/30660?video

    Enfin et pour terminer sur une note positive :); au delà de toutes les idées politiques, je pense que beaucoup peuvent se reconnaître dans les idées de Debora Serracchiani (3'): http://www.youtube.com/watch?v=48KVwfSZKo0&feature=related

    "Noi non ci possiamo riconoscere in un paese che crede che la sicurezza si possa fare affidandola a dei
    politicizzati che si mettono a fare gli sherifi.
    Noi non possiamo riconoscerci in chi pensa che gli immigrati siano i criminali.
    Noi non possiamo riconoscerci in un paese che non investe nella scuola, nel università e nella ricerca.
    Noi non possiamo riconoscerci in un paese che pensa superare la crisi economica solo prendendolo nel modo piu' allegramente"

    Virginia

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